1er graph
Deux collègues se réunissent pour établir bilan, compte de résultat, prévisionnel, un contrôleur de gestion et un comptable sur un dossier stratégique, le Covid-19. CG pour contrôleur de gestion et C pour le comptable.
CG : « Salut, ça va ? »
C : « Ouais et toi ? Tout est ok, on y va ? »
CG : « Allez…. Tiens le 1er graph de gestion Covid-19. Tu vois en très peu de temps, il y a beaucoup d’infectés.
C : « Ok, et on continue l’économie ? »
2ème graph
CG : « Oui, mais je te montre le 2ème graph en superposition du 1er.
C : « Explique… »
CG : « On abaisse le nombre d’infectés en allongeant le temps de l’arrêt de l’économie »
C : « Ah ouais et comptablement ? »
CG : « En fait, la pointe la pyramide est égale à notre incapacité à prendre en charge les infectés par la disparition de nos moyens que l’on peut chiffrer en milliers de K€ et la partie hachurée à droite de la pyramide est égale à la baisse du nombre d’infectés (que l’on peut chiffrer en masse) par le coût de l’arrêt de l’économie représenté par la partie hachurée horizontale. »
Conclusion
C : « En fait cette stratégie c’est la gestion dans le temps du Covid-19 face à notre incapacité d’avoir prévu…. Donc l’ensemble des coûts est égal à la disparition des moyens et l’arrêt de l’économie réelle et comment on l’écrit dans le bilan ? »
CG : « Les dettes générées en passif passent en actif comme créances clients car on les vend en produits spéculatifs…. Avec peut-être des lignes autres dettes, autres créances…on verra »
C : « Ok, et dans le compte de résultat, les postes concernés ? »
CG : « Ah ben ce sont toutes des charges du coup : santé par la sécurité sociale, éducation par l’éducation nationale, les charges fixes par l’Urssaf, le chômage… le tout compensé en produits exceptionnels par la vente de la dette »
C : « Ok, et comment tu vas faire le prévi ? »
CG : « C’est simple, par la ligne stratégique : que des produits futurs par des transferts de charges, que du bénéf ! »
Réflexion-s
Voici donc le résultat de la moissonneuse austérité d’avoir supprimé autant de lits d’hôpital et obligé un confinement pour empêcher tout risque de propagation du Covid-19 par les échanges internationaux. Du coup, la mondialisation s’est trouvée prise à son propre piège, devoir arrêter la machine des échanges « réels » et donc physiques. Mais en économie tout est possible, les échanges « virtuels », eux continuent. Ils ont même plusieurs « mondes » d’avance. « La machine à laver » arrêtée fait ressortir l’Etat, l’Europe, comme agents de sécurité, comme liens indispensables à la survie des administrés infectés.
La spécificité française
Et pourtant dans ses propres institutions étatiques, la démocratie est vidée de tout son sens par les mêmes institutions censées la servir. Le président de la République à dit, point. Tout découle de sa volonté, de sa stratégie politique. L’Etat de la 6ème ou 7ème puissance mondiale est ainsi organisé. Certains récoltent le fruit des semences des autres. Sous prétexte de stabilité et pour garantir l’élan de l’élection présidentielle, de l’homme providentiel, on a inversé les scrutins en 2001, les élections législatives suivent depuis lors celle de la présidentielle. Notre 5ème République ignore ainsi toute objection jusque dans sa propre éthique de faire valoir l’opinion des citoyens. Les députés de la majorité se sentent eux-mêmes acteurs de l’héritage en devant soutenir l’exécutif car c’est grâce à la puissance de la présidentielle qu’ils sont devenus législateurs. L’ordre des choses est ainsi visible. Et qu’importe que quelques députés de la majorité se retirent de leur groupe parlementaire, la Constitution fournit bien d’autres moyens à l’exécutif pour asseoir sa politique (ordonnances, article 49-3…). « Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. » Tels sont les propos du président Macron le 24 janvier 2020 devant les accusations d’autoritarisme.
Et la diplomatie européenne
A la spécificité française s’ajoute celle de l’Europe. Certains scénarii me font penser aux crues de Gabelle, cette arme diplomatique déployée par des souverains dans les crises de l’économie-monde du sel1. Tout souverain alors touché par cette crue, calmait les esprits de ses agents de Chambre des Comptes en leur disant que ça finirait bien par passer… Les Traités sont choses évolutives…hier, par les souverains et aujourd’hui, par les représentants de chaque Etat membre !…
Le peuple, ah le peuble ? Qu’il vive !
C’est par l’ordre des choses qu’il peut y avoir une lecture des événements et en conséquence, l’ordre et le temps des choses s’accordent… à suivre…
C.Gros
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1) à voir bientôt certains épisodes dans « Salis Monopolis« , rubrique « histoire & culture » Ecole de la Montagne.
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